Beaucoup pensent que l’approche constructiviste et l’approche explicite ne peuvent pas prendre toutes les deux place dans une même classe. Pourtant, la combinaison de ces deux approches au sein d’une seule classe peut être extrêmement bénéfique pour les apprenants. Il y a différents éléments à prendre en compte lors du choix de l’approche d’enseignement mise en place par l’enseignant : l’objectif de l’enseignant, les caractéristiques et les compétences des élèves. (Ko, Sammons & Bakkum, 2013)

L’approche constructiviste

Concernant l’élève : il est important que l’élève soit acteur de son apprentissage, c’est-à-dire qu’il ne soit pas passif par rapport à la matière : il a besoin d’être en action, d’être impliqué, d’être dans la recherche du savoir/savoir-faire, de trouver du sens à ce qu’il fait, et de structurer sa pensée. (Ko et al., 2013)

Concernant l'enseignant : pour l’instituteur, il s’agit donc de créer des situations qui permettent aux enfants de s’impliquer dans la tâche d’apprentissage. Pour cela, plusieurs méthodes existent : les situations problèmes, l’étude de cas, le jeu de rôle, la méthode inductive, le travail de groupe, l’apprentissage par « essai erreur », les jeux, etc. (Ko et al., 2013)

Une pratique efficace ?

Il a été prouvé que la pédagogie constructiviste développe :

• La motivation intrinsèque de l’enfant : il fait des recherches de lui-même par pure curiosité sur le sujet, la matière.
• La confiance en soi de l’enfant : l’élève se rend bien mieux compte de l’apprentissage effectué, vu qu’il en a été le moteur principal. Etant conscient de son avancée, il a donc une meilleure confiance en soi.
• La mémorisation : comme l’enfant a « créé » la matière, il va bien mieux la retenir. (Pollet, 2015)

L’approche explicite

Concernant l’élève : le rôle de l’élève est tout autre ici. Dans l’enseignement explicite, il s’agit pour lui de bien comprendre et retenir les stratégies que l’enseignant lui explique, pour ensuite les exécuter à son tour en étant guidé par l’instituteur.rice pour enfin le faire de manière autonome. (Bissonette, Richard & Clermont, 2005)

Concernant l’enseignant : l’instituteur.rice a donc pour mission de bien séquencer les apprentissages, de procéder par petite unité d’apprentissage, de mettre des mots sur sa démarche cognitive pour effectuer une tâche, vérifier que cette démarche soit bien acquise par les enfants. (Bissonette et al., 2005)

Une pratique efficace ?

Les recherches indiquent que l’enseignement explicite permet d’accélérer l’apprentissage, pour autant que l’explicitation soit efficace, minimise les erreurs d’interprétation et facilite les généralisations. (Ko et al., 2013)

Plusieurs études ont montré que les raisons de l’efficacité de l’enseignement explicite viennent notamment du fait que :

• L’enseignant peut contrôler le niveau de difficulté d’une tâche ;
• Des petits groupes sont mis en place afin de pouvoir imiter la pratique de l’enseignant et permettre aux élèves d’interagir ;
• Des procédures de questions réponses directes sont aussi établies lors de chaque séance. (Bissonette et al., 2005)

Sources :
- Bissonnette, S., Richard, M. & Clermont, G. (2005). Interventions pédagogiques efficaces et réussite scolaire des élèves provenant de milieux défavorisés. Revue française de pédagogie, 150(87-141). En ligne : http://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-electronique/revue-francaise-de-pedagogie/INRP_RF150_7.pdf
- Ko, J., Sammons, P. & Bakkum, L. (2013). Effective teaching : a review of research and evidence. Reading : CfBT Education Trust.
- Leroux, L. (2019). Les pratiques d’enseignement efficaces : leur fréquence d’implémentation par les enseignants de l’enseignement primaire ordinaire en Wallonie et à Bruxelles (Mémoire de Master, Université Catholique de Louvain).
- Pollet, D. (2015). Elève : Acteur Actif de son Apprentissage : le triple A gagnant ? (PDF). En ligne : http://www.fapeo.be/wp-content/uploads/2015/12/15-15ELÈVE-Acteur-Actif-de-son-apprentissage-le-triple-A-gagnant.pdf
- Raynal, F. & Rieunier, A. (1997). Pédagogie : Dictionnaire des concepts clés : Apprentissages, formation, psychologie cognitive. Paris : ESF.